Si vous êtes en train de lire ces lignes, c’est que vous êtes venu(e) écouter l’histoire de deux journaux japonais qui tiennent une place particulière dans mon cœur, pas seulement parce qu’ils sont les premiers que j’ai crées – peut-on oublier les premières fois en tout genre ?- mais également à cause de tout ce que j’ai découvert et appris en les fabriquant.

Il me semble vous avoir déjà dit que j’ai commencé cette aventure en faisant des cartes. C’est une activité qui m’apaise, me comble et sitôt un projet achevé un autre germe déjà dans mon esprit… et la source semble ne jamais vouloir se tarir ( bon, ça c’était jusqu’à Noël dernier… Depuis les choses ne se passent pas tout à fait de la même façon …LOL)

Cependant  j’ai l’impression qu’il y a derrière tout ce processus de création une autre explication, une autre motivation. Une volonté de savoir faire de mes dix doigts autre chose que tenir un crayon pour noter des copies. Oh ne vous détrompez pas: enseigner m’a également prouvé beaucoup de choses. La première étant probablement que j’étais ce qu’on appelle en anglais « a maker ». J’ai en effet toujours pris énormément de plaisir à créer tous mes cours de A à Z, supports écrits ou vidéos compris! Je ne supporte pas les choses « prêtes à l’emploi » : il faut toujours que je fabrique du sur mesure ! Et je crois que c’est aussi ce qui plaît à mes élèves…

L’expression dit « C’est en forgeant que l’on devient forgeron ». C’est tout à fait vrai! En fabriquant et fabriquant et fabriquant encore, les techniques et les gestes s’affinent, les automatismes se mettent en place, les différentes matières vous deviennent familières, quelles qu’elles soient, et vous comprenez comment les travailler, les associer, les assembler, les colorer.  Vous explorez le monde des papiers, des cartons, des tissus, des formats, des adhésifs, des différents média de texture, des outils… Internet et les réseaux sociaux  avec toutes les portes qu’ils peuvent nous ouvrir sont indéniablement des alliés extraordinaires dans cet apprentissage.

Chaque compétence acquise, chaque connaissance engrangée vous pousse, vous encourage, à continuer d’avancer dans la voie choisie. Car c’est de cela qu’il s’agit aussi. D’un défi mais aussi d’une nouvelle route qu’on choisit de suivre un jour, parce qu’il le faut. Pourquoi? Mystère…

Un de mes poèmes préférés est « The Road not Taken » par Robert Frost : je ne peux lire ou entendre les vers qui le composent sans finir invariablement la gorge serrée et les larmes aux yeux, tant ils résonnent en moi. Je vous invite à aller  l’écouter  ici si vous êtes de fervents adeptes de la V.O ( ce qui est mon cas ).  La traduction française que j’en ai trouvé ne lui rendant aucunement hommage, je pense qu’il est tout à fait inutile de vous en donner le lien( LOL) !  En revanche si vous voulez faire un petit crochet par Le cercle des poètes disparus et l’explication qu’en donne Mister Keating ( incarné par Robin Williams) c’est par (et cela vaut vraiment le détour, enfin pense-je: ce film a marqué ma vie, c’est certain… )

Bref tout cela pour revenir à mes petits journaux et vous faire comprendre qu’il y a en tout matière à progresser, à s’épanouir, à cheminer sur de nouveaux sentiers non encore foulés… par vous bien sûr.

Ces petites créations de papier fleuri m’ont ouvert une autre voie et ont fait d’un échec ( mon incapacité temporaire à créer des cartes) un essai transformé -semble-t-il- car ces dernières puis toutes celles qui ont suivi m’ont procuré une satisfaction  incroyable et ont, de plus, rencontré leur petit succès à la fois dans la communauté Instagram et dans ma boutique. Certes pas un raz de marée, n’exagérons rien, mais , disons plutôt une vaguelette assez forte pour qu’elle me porte avec bonheur. J’ai découvert alors avec une jubilation je l’avoue un peu coupable que non seulement j’aimais à titre personnel ce que j’avais crée mais que d’autres pouvaient aussi l’apprécier , au point même de vouloir se l’offrir: c’est un sentiment totalement  indicible et on ne peut plus gratifiant.

 

Voilà! C’était l’histoire de ces deux petits journaux japonais qui, un jour d’hiver 2021, m’ont sortie d’un terrible désarroi et m’ont redonné le sourire .

Ne baissez jamais les bras….

 

 

 

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